Jacqueline Thibodeau »
JACQUELINE THIBODEAU
VIVRE SES PASSIONS
Entrevue par Stéphanie Simard
Images © Photographie Miguel Lalonde
Stéphanie : D’où viens-tu ?
Jacqueline : Je suis née à Notre-Dame-des-Champs. J’ai grandi sur une ferme laitière à Navan. Par la suite j’ai demeuré à Vanier, en 1976. Mes grands-parents paternels ont vécu ici à Rockland. Je les visitais toutes les fins de semaine. En 1977, je suis donc revenue à mes racines. J’ai déménagé à Rockland et j’y demeure toujours.
Stéphanie : Où es-tu allée à l’école ?
Jacqueline: En 9e année, j’ai fréquenté l’école Belcourt à Ottawa. L’année suivante, j’ai eu la chance de faire partie de la première vague d’étudiants à la nouvelle école secondaire Garneau d’Orléans.
Stéphanie : Décris-moi ton parcours au niveau de ta carrière.
Jacqueline : Pendant 34 ans, j’ai travaillé au gouvernement fédéral pour le programme d’assurance-emploi. J’ai eu la chance de suivre des formations enrichissantes. Je suis certifiée « coach de vie » et j’ai également reçu une formation et certification de True Colours. Cette dernière permet l’analyse de personnalités. De 1983 à 1984, j’ai été propriétaire d’une franchise de Sears à Rockland. J’ai aussi effectué la tenue de livres pour une compagnie immobilière. J’ai beaucoup aimé mon emploi au fédéral ; cependant, quelle belle expérience que d’être propriétaire de l’agence Sears à Rockland ! Ça a été formidable de travailler directement avec les gens.
Stéphanie : Qu’est-ce que le coaching de vie ?
Jacqueline : C’est l’art de poser les bonnes questions. Avec le coaching, on ne donne pas les solutions et on ne montre pas comment faire. On part du principe que chaque personne est unique et que nous avons tous des valeurs différentes. Souvent ils ont un projet ou un but précis, mais ignorent comment l’atteindre. La personne doit vouloir être dans l’action. À force de poser les bonnes questions, on aide l’individu à prendre ses propres décisions et à trouver les solutions pour réaliser ses rêves et atteindre ses objectifs.
Stéphanie : Tu as continué d’aider en décidant de faire du bénévolat ?
Jacqueline : Oui, j’ai pris ma retraite en 2010 et c’est à ce moment que j’ai décidé de m’engager dans la communauté.
Stéphanie : Tu as débuté avec quel organisme ?
Jacqueline : J’ai débuté avec l’Association des artistes de Clarence-Rockland (AACR). Je fais partie du conseil d’administration depuis sa fondation en 2009. Notre mission est de sensibiliser le public aux arts visuels tels la peinture, la sculpture, la technique mixte, le verre, etc. L’association répond à un besoin d’ouverture. Elle est sans jury. Elle permet donc aux artistes sans expérience ou sans formation artistique formelle d’exposer leurs oeuvres.
Stéphanie : Je vois que c’est le 10e anniversaire de l’AACR. Planifiez-vous des activités ?
Jacqueline : Absolument ! Le 28 septembre, de 10 h à 19 h, nous aurons un événement spécial à la salle Optimiste de Rockland. En premier lieu, il y aura une exposition des artistes membres, des anciens membres et de la relève des étudiants de l’École secondaire catholique L’Escale. Pendant l’exposition, à 15 h, une oeuvre sera créée en direct par BernArt en studio. Elle sera filmée et diffusée sur les ondes de TVC22. À 16 h 30 aura lieu le dévoilement de la toile collective, une oeuvre qui a été réalisée par la communauté pendant diverses activités au cours de la dernière année. Elle consiste en quatre toiles représentant les quatre saisons de Clarence-Rockland. Cette toile sera offerte à la municipalité et sera exposée en permanence, possiblement au YMCA. Un autre dévoilement sera celui d’un banc, créé par l’artisan François Gour et peint par les artistes de l’AACR. Ce banc sera offert à la bibliothèque publique de Clarence-Rockland.
Stéphanie : Quels conseils offres-tu à quelqu’un qui veut s’engager dans sa communauté ?
Jacqueline : Je crois qu’il faut y aller selon son coup de cœur et ses intérêts. Pour ma part, les arts m’intéressaient. Je n’avais pas d’expérience au niveau des comités. Au début, j’ai occupé le poste de directrice des communications de l’association pendant trois ans. J’ai ensuite accepté celui de vice-présidente, ce qui m’a permis d’observer et d’apprendre le rôle de présidente. Je suis maintenant présidente de l’association depuis quatre ans. Il faut y aller à son rythme et avec ses passions, qu’on désire transmettre à la communauté.
Stéphanie : As-tu du temps pour t’investir dans d’autres organismes ?
Jacqueline : ui, je siège au comité fondateur de l’Association du patrimoine familial francophone de l’Ontario (APFFO) et aussi au comité de la télévision communautaire de Clarence-Rockland (TVC22).
Stéphanie : Qu’est-ce que l’APFFO ?
Jacqueline : Notre mandat est de sensibiliser les gens à conserver notre patrimoine pour pouvoir le léguer aux générations présentes et futures. Les archives sont très importantes. Quand les parents ne sont plus, on ne sait pas ce qu’on devrait conserver pour le transmettre aux générations futures. Présentement, nous travaillons à élaborer une trousse que nous remettrons à nos membres. Cette trousse se veut un outil de référence pour connaître la façon de conserver le patrimoine familial. Aujourd’hui les documents sont souvent électroniques, mais le papier est tout aussi important à conserver. Les gens qui passent le cap de la cinquantaine se rendent compte de l’importance de cette communication.
Stéphanie : Est-ce que ça fait longtemps que l’APFFO existe ?
Jacqueline: The association was founded in 2015. I have been on the Board since 2014. We have worked hard since the outset. In addition to the kit, we have another project that involves sharing family mementoes to bring to life and conserve all those beautiful stories. People have to be made aware of the importance of passing on their stories. In time, if people agree, we could publish them.
Sharing the past in this manner would benefit the community. It calls to me, and I really feel strongly about it. The sense of family is one of my values. We only exist through our bonds with our ancestors.
« On n’existe que par les liens de nos ancêtres. »
Stéphanie : À part ton engagement dans la communauté, as-tu d’autres passions ?
Jacqueline : ien entendu, je suis auteure. Mon récit se combine très bien au patrimoine. Il y a beaucoup de généalogie dans mes écrits. Dans mon livre « Y fallait oser », on me dit que j’ai laissé un héritage pour la région. En fait, ce livre est l’histoire de faits vécus par ma mère. Lors du décès de ma grand-mère en 1938, ma mère et ma tante, qui étaient âgées de cinq ans et huit ans respectivement, ont été placées à l’Orphelinat St-Joseph d’Ottawa. Mon grand-père les a abandonnées deux ans plus tard. Ma mère a toujours voulu connaître la cause du décès de sa mère. Elle n’a pas de photos d’elle. Elle ne sait pas où elle est enterrée. J’ai donc fait dix ans de recherches pour répondre à ses questions. Je laisse cet ouvrage comme héritage.
Stéphanie : Quel parcours ! Est-ce qu’il a été difficile de faire ces recherches ?
Jacqueline : C’était très difficile. J’ai débuté avec une photo de mon grand-père. Je n’avais pas sa date de naissance, ni de photo de ma grand-mère. Je suis entrée en communication avec un cousin et de fil en aiguille, les détails ont émergé. Il a fallu être à l’écoute de ceux-ci pour avancer. J’ai recueilli les informations de façon intuitive avec des procédés peu orthodoxes. En plus de l’intérêt historique, j’ai publié ce livre en pensant outiller ceux qui recherchent leur famille.
Stéphanie : Quel est l’avenir de Jacqueline ?
Jacqueline : Je vais continuer de peindre et faire vivre mes passions tout en continuant à m’engager dans la communauté. Je vais finir ce que j’ai entamé avec certains regroupements. Je veux continuer de profiter de la vie, bien entourée de ma famille et de mes amis en jouant au golf, en allant au chalet et en voyageant.