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GILBERT LEGAULT

POURSUIVRE SES VALEURS

Entrevue réalisée par Stéphanie Simard
Images © Photographie Miguel Lalonde

Stéphanie : Gilbert, d’où viens-tu ?
Gilbert : Je suis né à Casselman sur la ferme d’élevage familiale et j’y suis resté jusqu’à l’âge de neuf ans. À ce moment-là mon père l’a vendue et a acheté un dépanneur à Casselman, qu’il a géré pendant plus de dix ans.

Stéphanie : Quel genre de garçon étais-tu?
Gilbert: J’aimais beaucoup l’activité physique; le cours de gym était l’un de mes favoris. Je préférais le badminton et le hockey. Je me suis concentré sur ces deux sports. Quand j’aime quelque chose, j’y vais à fond. Pendant mes études secondaires, j’ai joué au badminton. En 13e année, ma partenaire et moi avons remporté la médaille d’or du « Pool B » au championnat provincial de badminton de l’Ontario Federation of School Athletic Associations (OFSAA) dans les catégories double et mixte.

Stéphanie : Est-ce que cela t’a orienté vers ta carrière ?
Gilbert : Mon entraîneur de badminton, Jacques Boulerice, a exercé une grande influence sur moi. À ce moment-là, je voulais devenir enseignant d’éducation physique. J’ai fait le cheminement : les cours du baccalauréat en activité physique et à la faculté d’éducation. J’ai beaucoup aimé enseigner, surtout en raison de l’interaction et de l’échange avec les élèves. Par contre, les aspects politique et bureaucratique de ce domaine m’ont déçu. J’ai donc décidé d’effectuer une bifurcation dans ma carrière.

Stéphanie : Quand on décide de faire une telle bifurcation, on commence par quoi ?
Gilbert : Idéalement, on a un plan B mais à ce moment-là j’ai tout simplement décidé d’arrêter d’enseigner. Étant donné que mon rêve avait toujours été de faire carrière en enseignement, j’ai dû établir un nouveau plan. En 2006, j’ai décidé d’entreprendre une certification en entraînement personnel et j’ai débuté à travailler en tant qu’entraîneur personnel en 2007. Ce travail me donnait l’occasion de continuer à utiliser mes techniques d’enseignement pour les méthodes d’entraînement et les connaissances au niveau de la santé. Par contre, je ne suis pas un fervent des techniques de marketing et de vente sous pression.

Stéphanie : Comment as-tu découvert cette nouvelle carrière ?
Gilbert : ’observais plusieurs personnes qui n’utilisaient pas de bonnes techniques d’entraînement; elles étaient donc vulnérables aux blessures et se plaignaient fréquemment de douleurs. J’ai alors constaté qu’il y avait un réel besoin en physiothérapie. Ce cheminement serait aussi une bonne progression professionnelle. La physiothérapie me permettrait d’enseigner à mes clients et de partager mon expertise en entraînement tout en y ajoutant de nouvelles connaissances en réadaptation.

Stéphanie: Quelles sont tes valeurs essentielles, tes valeurs fondamentales ?
Gilbert : Pour être un bon enseignant, un bon entraîneur ou un bon physiothérapeute, il faut être empathique et avoir le désir de partager ses connaissances. J’aime éduquer et échanger avec mes clients et collègues puisque c’est l’une des meilleures façons d’intégrer des connaissances et de les partager. L’empathie est tout aussi importante en enseignement qu’en thérapie, peu importe la raison de la consultation. À la base, les gens sentent le besoin de se faire entendre et comprendre. J’aime non seulement enseigner, mais aussi partager, éduquer et aider. C’est en moi; je ne peux l’expliquer mieux que cela.

Stéphanie : Qu’est-ce que la physiothérapie?
Gilbert : C’est une discipline des sciences de la réadaptation. Elle est utilisée pour traiter une variété de limitations fonctionnelles, qu’il s’agisse d’une réadaptation cardiorespiratoire, neurologique, musculo-squelettique, post-opératoire ou même de la gestion de la douleur, entre autres. Dans l’ensemble, les clients consultent suite à une perte de capacité physique causée par de la tension musculaire ou de la douleur et qui pourrait aussi résulter d’une chute, d’une fracture, d’une chirurgie ou d’un incident tel un accident vasculaire cérébral.

Stéphanie : Comment devient-on physiothérapeute ?
Gilbert: Un physiothérapeute est une personne qui détient un diplôme universitaire en physiothérapie. Depuis une dizaine d’années, le programme requiert un diplôme de maîtrise et non seulement un baccalauréat. Ce programme d’études comprend des cours théoriques et pratiques ainsi que six stages cliniques en milieu hospitalier et en clinique privée. Lorsque la maîtrise est complétée avec succès, la réussite de deux examens nationaux – l’un par écrit et l’autre en pratique – est requise. En dernier lieu, être membre de l’Ordre des physiothérapeutes de l’Ontario est obligatoire afin d’être reconnu en tant que physiothérapeute agréé et d’obtenir le droit d’exercer la profession.

Stéphanie : Quelle est la différence entre un physiothérapeute, un chiropraticien et un ostéopathe?
Gilbert : En physiothérapie, notre approche porte essentiellement sur la réadaptation des capacités physiques. Pour ce faire, nous utilisons la thérapie manuelle, l’exercice et l’éducation en plus de modalités telles que les ultrasons, les courants électriques (TENS ou IFC) et l’acupuncture. La chiropractie se concentre sur l’alignement vertébral. La branche de l’ostéopathie qui est comparable est orientée sur la thérapie manuelle comprenant les mobilisations, les manipulations et les ajustements des articulations et organes.

Stéphanie : Comment arrêter son choix ?
Gilbert: Le choix est personnel. Lorsqu’ils ont besoin de thérapie les gens ont une panoplie de choix. L’idéal pour le client est de communiquer avec plusieurs praticiens avant de prendre une décision. On recherche une relation de confiance thérapeutique. Il est donc important de se sentir à l’aise et d’être sur la même longueur d’ondes que son thérapeute. Le processus de sélection peut être long, mais c’est un investissement pour son bien-être.

Stéphanie: Où es située ta clinique ?
Gilbert: Nous sommes situés à Saint-Pascal-Baylon sur le chemin Rollin, tout près de la 174. C’est une petite perle bien cachée. Il s’agit d’un retour aux sources pour ma conjointe, car elle est native de Saint-Pascal. C’est un endroit calme qui nous permet de vivre et d’offrir des traitements en toute quiétude à la campagne. La vie de campagne, avec les arbres et la nature, est réconfortante mentalement et physiquement. Nous avons construit notre maison en 2014. En 2016, nous y avons ajouté une clinique de physiothérapie et d’entraînement qui est entièrement fonctionnelle depuis ce temps.

Stéphanie : Est-ce que cet endroit te permet de concilier travail et famille ?
Gilbert : Exactement, oui. C’est l’une des raisons principales de l’ouverture de la clinique à domicile. Je peux être présent et m’occuper de ma famille. Notre but était que nos enfants puissent demeurer à la maison avec l’un des parents. C’est ma conjointe qui assure ce rôle. Le fait d’avoir la clinique attenante à notre résidence me permet de consacrer plus de temps à ma famille.

Stéphanie : Qu’est-ce qui distingue 5e élément physio des autres cliniques ?
Gilbert : Professionnellement, je vise l’autonomie pour mes clients. Mon but est de leur donner les outils dont ils ont besoin pour gérer, améliorer et prévenir toute rechute ou du moins savoir ce qu’ils doivent faire si cela se produit. Un autre aspect qui me distingue est la durée de mes sessions. En général, les thérapeutes des autres cliniques de physiothérapie reçoivent de deux à quatre clients par heure. Pour ma part, toutes mes sessions sont de 60 minutes. En étant chez moi, je peux me permettre de prendre tout le temps nécessaire pour échanger et écouter mes clients. Je tiens à ce qu’ils soient confortables et détendus; cela favorise la guérison. Le travail, les enfants et les activités familiales remplissent souvent leur vie. Ici, à la clinique, c’est un moment pour eux.